UKRAINE : LE PIRE SERAIT-IL ÉVITABLE ?
Extrait du site msn.com, le 17 avril 2014 à 22 heures 30 (source AFP) :
« ACCORD À GENÈVE SUR DES ÉTAPES POUR UNE DÉSESCALADE EN UKRAINE
« Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé jeudi à Genève un accord avec les Etats-Unis, l'Union européenne et l'Ukraine sur les étapes pour une désescalade de la crise en Ukraine. Il a précisé dans une conférence de presse que cet accord prévoit le désarmement des groupes armés illégaux et l'évacuation des bâtiments occupés. "Tous les groupes armés illégaux doivent être désarmés, tous les bâtiments saisis illégalement doivent être rendus à leurs propriétaires légitimes, toutes les rues, les places et les autres lieux publics dans les villes ukrainiennes doivent être libérés", déclare le document.
La mission de surveillance de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) sera chargée d'aider les autorités ukrainiennes à mettre en œuvre ces mesures. La diplomate en chef de l'Union européenne Catherine Ashton, qui représentait l'UE lors de ces discussions quadripartites, a souligné que "l'OSCE doit jouer un rôle dirigeant" dans l'application de l'accord, dont le texte prévoit que les Etats-Unis, l'UE et la Russie sont prêts à fournir des observateurs. (…) Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, tout en se félicitant de la conclusion de l'accord, a mis en garde Moscou. "Si nous ne voyons pas de progrès, alors nous n'aurons pas d'autre choix que d'imposer plus de sanctions", a-t-il dit. Interrogé sur la position de Washington sur la Crimée, rattachée en mars à la Russie, M. Kerry a déclaré: les Etats-Unis "n'ont pas renoncé, mais nous ne sommes pas venus (à Genève) pour parler de la Crimée".
Mme Ashton a assuré pour sa part que l'Union européenne "allait continuer ses efforts pour soutenir l'Ukraine, économiquement, financièrement et politiquement". L'accord adopté à Genève déclare aussi que le processus constitutionnel annoncé par le gouvernement transitoire ukrainien sera "transparent" (…) ».
Le commentaire de ForumSi :
UKRAINE : LE PIRE SERAIT-IL ÉVITABLE ?
Lorsque nous avons quitté nos lecteurs en terminant notre commentaire du 14 avril, nous étions habités d’un pessimisme lucide, qui nous laissait entrevoir une prochaine « explication », musclée et sanglante, entre Slaves, dont les conséquences eussent été dramatiques pour l’Europe, puisque celle-ci eût alors été une nouvelle fois coupée en deux, la Russie et ses alliés d’un côté, l’UE et les siens de l’autre, pour le plus grand profit des gnomes de Wall Street qui sont à la manœuvre depuis des années pour affaiblir et abattre la Russie, à laquelle ils ne pardonnent pas d’avoir réussi à conserver la pleine et entière propriété de ses immenses ressources naturelles (cf., par exemple, notre commentaire du 10 mars). Etait d’ailleurs venu appuyer notre pessimisme, l’annonce toute récente d’un nouveau voyage de l'insupportable provocateur sioniste Mc Cain, revenu en Europe pour jeter une nouvelle fois de l’huile sur le feu (comme il l’avait déjà fait -cf. notre commentaire du 16 décembre 2013- le 15 décembre dernier) en réclamant une intervention armée du soi-disant « Occident ».
Et puis, les jours ont passé et les choses ne se sont probablement pas déroulées de la façon dont le souhaitaient les réseaux sionistes et néo-conservateurs. En effet, l’opération de reconquête lancée à l’est de l’Ukraine par le gouvernement fantoche de Kiev, si elle a occasionné quelques malheureuses victimes (il y a eu ainsi trois morts, dans la nuit du 16 au 17 avril, lors d’un accrochage entre « fédéralistes » et soldats ukrainiens), a surtout été l’occasion de scènes de fraternisation entre troupes régulières et civils de l’Est, ces derniers venant offrir aux soldats de quoi se nourrir, tout en leur demandant pourquoi ils venaient ainsi tirer sur des « frères ». Car c’est bien de frères dont il s’agit ici, les populations de Kiev et du centre de l’Ukraine se sentant très proches des Russes (sur la place Maïdan, pendant l’insurrection, tout le monde ou presque s’exprimait en russe, rappelions-nous dans notre commentaire du 7 mars), même si elles refusent toute situation d’assujettissement.
Et c’est cette fraternisation des Ukrainiens entre eux qui, à l’Est, semble avoir fait capoter la confrontation sanglante souhaitée par les Mc Cain et autres Lévy. Cette situation a vraisemblablement joué un grand rôle pour mener à la conclusion de l’accord de Genève. Quant à ce qu’il convient de penser de cet accord, nous avouerons que, mis à part le soulagement de voir s’éloigner un risque de confrontation entre Européens, nous restons sur notre faim. Une question, en particulier, se pose à l’évidence : ce sont les populations très russophiles de l’est de l’Ukraine qui vont, semble-t-il, devoir faire des sacrifices, alors qu’elles ont marqué de nombreux points ces derniers jours. Qu’ont-elles donc obtenu en échange ? Et la Russie, qui représentait peu ou prou les intérêts de ces populations, quelles contreparties attend-elle de l’accord de Genève ? Une reconnaissance du rattachement de la Crimée ? Voilà quelques questions auxquelles les jours qui viennent devraient apporter, en principe, quelques premières réponses, à moins, bien sûr, car le pire est toujours possible, qu’une quelconque provocation ne vienne saboter l’accord qui vient d’être conclu.