A PROPOS DES ÉLECTIONS DU 25 MAI AU SEIN DE L’UNION EUROPÉENNE ET EN UKRAINE
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Que l’on ne compte pas sur nous pour basculer dans un optimisme béat après les élections du dimanche 25 mai pour le renouvellement du parlement de l’Union européenne. Dans notre série d’articles regroupés sous la rubrique « Marine Le Pen sert-elle la France ? », nous avons suffisamment marqué notre méfiance vis-à-vis de la tête de liste du Front national pour ne pas attendre de miracles de sa part en ce qui concerne la défense des intérêts véritables de la France et de l’Europe. Nous pensons en particulier que ses connexions sionistes, son islamophobie militante (qui a fait passer au second plan la juste lutte contre l’immigrationnisme forcené) et son hostilité systématique à l’euro ne peuvent que l’amener, a priori, à faire des choix qui iront à l’encontre de ce que peuvent souhaiter les nationalistes français totalement ouverts à l’idée impériale européenne que nous sommes.
Il n’en reste pas moins que le vote de dimanche dernier a représenté, en France, une formidable raclée pour les républicains installés, puisque le Front national, avec près de 25 % des suffrages, a largement distancé une UMP en fort mauvais état (20 % des suffrages) et totalement écrasé un PS en chute libre (15 % des suffrages). UMP et PS ont reçu là, enfin, la leçon qu’ils méritaient de la part de Français qui sont las de n’être pas défendus par de minables politiciens qui ne pensent qu’à la préservation de leurs juteux fromages républicains. Par ailleurs, il y a, chez les nouveaux élus du FN, des gens qui, à l’instar d’Aymeric Chauprade, pourront éventuellement jouer un rôle positif au sein des instances de l’UE. Il se pourrait en effet que, mécaniquement, parce qu’ils vont se trouver en face de problèmes concrets intéressant l’avenir de l’Europe, ces nouveaux élus soient amenés, s’ils sont sincères, à faire des choix allant dans le bon sens : on est pressé de les voir à l’œuvre !
Mais, pour les voir à l’œuvre, encore faudra-t-il qu’ils disposent d’un poids organisationnel suffisant, c’est-à-dire d’un groupe. Pour pouvoir en constituer un, il faut réunir au moins 25 élus, issus de sept pays différents. En ce qui concerne la première condition, le Front national et ses alliés n’ont guère de soucis à se faire, puisque le FN à lui seul va disposer de 24 députés. En ce qui concerne la seconde, par contre, les choses semblent plus compliquées. Si la tête de liste du FN peut compter sur l’appui des députés PVV du Néerlandais Geert Wilders (curieux personnage, que l’on peut voir sur la photo ci-dessus en compagnie de Marine Le Pen, une photo qui amènerait presque à poser la question suivante : quelle est la plus virile des deux ?), ainsi, semble-t-il que sur celui des élus du Vlaams Belang de Belgique, du FPÖ autrichien et de la Lega Nord italienne (qui ne sont pas les moins sympathiques, puisque la Lega avait reçu, au moins à Rome, le soutien des camarades de la Casapound), on n’arrive alors qu’à un total de cinq partis, y compris le Front national lui-même. Où trouver les deux manquants ? Marine Le Pen ne va-t-elle pas regretter le sectarisme dont elle a fait preuve en rejetant, par exemple, toute coopération avec le Jobbik hongrois, jugé par elle trop « radical » et probablement pas assez sioniste (cf. notre commentaire du 8 avril) ?
LE DRAME UKRAINIEN DOIT ÊTRE LA PREMIÈRE PREOCCUPATION DU NOUVEAU PARLEMENT EUROPEEN
On verra bien comment le FN parvient, ou pas, à surmonter cette difficulté. Et s’il y parvient, c’est avec attention que l’on regardera si le groupe ainsi constitué est capable de défendre un tant soit peu les intérêts légitimes de l'Europe, ne serait-ce, comme nous l'indiquions plus haut, que mécaniquement, de par sa position de groupe du Parlement européen, ou s’il se cantonnera dans une opposition systématique, stérile et, en définitive, destructrice de l’avenir des peuples européens.
Au nombre des questions qui doivent préoccuper un groupe digne de ce nom au Parlement européen, il y a évidemment le drame ukrainien, qui continue à faire des victimes, celles de combats fratricides entre Européens que nous ne pouvons que condamner et dont nous souhaitons l’arrêt dans les plus brefs délais : c’est ainsi que Le Monde daté du 29 mai confirme que, le 26 mai à Donetsk, des combats auraient provoqué la mort de 38 « séparatistes » et que les informations d’Arte du 30 mai à 19 heures 45 signalaient que, ce même 30 mai à Slaviansk, les « séparatistes » avaient abattu un hélicoptère des forces de Kiev, provoquant la mort de 12 « fascistes ».
C’est dans cette ambiance de crise intense et d’hécatombes quotidiennes que l’on a appris que l’oligarque Petro Porochenko, dont nous avions déjà parlé à nos lecteurs dans notre commentaire du 10 mars, avait remporté l’élection présidentielle ukrainienne de dimanche dernier. En voyant ce personnage, qui fait terriblement penser à Ianoukovitch, ainsi porté à la tête de l’Etat ukrainien, notre première réaction a été de penser que les dizaines de morts nationalistes de la place Maïdan s’étaient sacrifiés pour rien : « tout ça pour ça », étions-nous tentés de nous dire avec tristesse, d’autant plus que Dmytro Yarosh, le candidat de Praviy Sektor, n’avait, quant à lui, recueilli qu’un pour cent des suffrages. Et puis, quelques informations sont venues, qui semblent montrer que ledit Porochenko, dont l’élection a été reconnue par Poutine, pourrait éventuellement avoir une attitude plus intelligente que les fantoches du « gouvernement provisoire » et , toujours éventuellement, pourrait amener l’Ukraine à s'éloigner d’une politique de répression systématique des activistes de l'Est pour aller vers ce statut de trait d’union entre l’UE et la Russie qui semble être sa vocation géopolitique, un statut virtuel dont nous souhaitons la concrétisation de toutes nos forces.
Peut-être nous illusionnons-nous, mais il n’est pas interdit d’espérer et, là encore, il conviendra d’observer avec la plus grande attention comment les choses évolueront.
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