UKRAINE : IL EST URGENTISSIME DE LANCER UN PROCESSUS DE NÉGOCIATION !

Le Figaro daté des 10 et 11 mai confirme que des « combats meurtriers » ont eu lieu, le 9 mai, à Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, qui ont opposé des éléments de la Garde nationale à des combattants fédéralistes. Ces combats auraient fait plus d’une vingtaine de victimes, essentiellement des fédéralistes.

Ces morts de Marioupol, qui s’ajoutent à ceux de Slaviansk (cf. notre commentaire du 6 mai), d’Odessa et de Kiev, montrent une fois de plus à quel point la situation ukrainienne est gravissime et à quel point il est urgentissime que soit engagée une négociation entre les parties prenantes. En conclusion de notre commentaire du 6 mai, nous notions que, d’après les gros médias, une certaine reprise de l’activité diplomatique semblait perceptible. Et il y a effectivement quelques frémissements. C’est ainsi que Poutine a souhaité, il y a peu, que fût reporté le référendum organisé le dimanche 11 par les fédéralistes. C’est ainsi, également, que Merkel et Hollande ont recommandé à Kiev de modérer son activité militaire.

Mais tout cela est encore beaucoup trop timide. il faut aller plus vite et plus loin, en incitant fortement les « fascistes » de Kiev et les « séparatistes » de Slaviansk à entamer des négociations, de façon à briser le cycle infernal dans lequel l’Ukraine est aujourd’hui engagée, cycle qui est celui d’une nouvelle et insupportable guerre civile européenne. Sur le fond, il est également indispensable de répondre aux questions suivantes : comment se fait-il que les populations de l’Est soient aussi favorables à la Russie ? Quelle est leur origine ? Comment se sont constituées les frontières de l’Ukraine à l’Est ? Sont-elles aussi stables que veulent bien nous le dire les politiciens et les gros médias ?

Ces questions sont absolument centrales si l’on veut, dans la clarté, assurer des frontières stables à l’Ukraine, c’est-à-dire des frontières reconnues par toutes les parties prenantes. Il y va de l’avenir et de la paix de l’Europe. Et de telles questions ne concernent pas que l’Ukraine. Il y a, en Europe, d’autres bombes à retardement du même type. Nous pensons, par exemple, au sort de la minorité hongroise de Roumanie. Plutôt que de perdre son temps à négocier un grotesque traité commercial transatlantique avec les Américains (cf. notre commentaire du 23 septembre 2013), l’Union européenne ne devrait-elle pas se concentrer sur les questions que nous venons d’évoquer, qui sont absolument vitales pour l’avenir de notre Continent ?

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