« MAGGIO RADIOSO A ROMA » : SUR LE TOIT DE LA CASAPOUND…
/image%2F0676371%2F20140620%2Fob_ff0c0d_casapound.jpg)
En cette journée magnifique du « mai radieux » 2014 de Rome (« maggio radioso » comme en 1915, quand Mussolini faisait campagne, à la tête des « interventionnistes de gauche », pour que l’Italie fît le choix de rejoindre la France et la Grande-Bretagne en guerre contre les Empires centraux), il est prévu que nous visitions l’immeuble de la Casapound, situé via Napoleone III, à proximité de la gare Termini, superbe édifice mussolinien scandaleusement défiguré par une façade hideuse surajoutée, après la Dernière Guerre, par ces hommes sans goût et sans racines que sont les capitalistes et libéraux. Le matin, nous retrouvons Gabriele autour d’un excellent café italien et déambulons pendant deux heures, en discutant de l’actualité politique, dans les rues de la Ville éternelle, mère de tous les Européens conscients. Nous finissons par arriver dans les environs de la Casapound, mais souhaitons prendre un solide repas avant d’entamer la visite de cet édifice emblématique, connu et admiré par tous les nationalistes d’Europe.
Mais où manger correctement dans ce quartier, qui n’est pas le plus réputé de Rome sur le plan culinaire ? A ceux de nos lecteurs qui seraient amenés à se retrouver dans ce même quartier, nous conseillons vivement l’Osteria Angelino, 64 via Machiavelli, à proximité de la piazza Vittorio Emanuele II. Dans ce bistrot fréquenté par une clientèle très variée, y compris des hommes d’affaires pressés, on sert une excellente cuisine romaine traditionnelle, dans une ambiance tout aussi romaine et tout aussi traditionnelle (y compris en ce qui concerne la musique de fond), ce pour des prix tout à fait acceptables. De plus, les patrons ont pour habitude de ne pas laisser partir leurs clients sans leur servir un excellent limoncello, qui ne pourra que ravir ceux de nos lecteurs qui connaissent ce digestif obtenu à partir de citrons cultivés au sud de Naples.
C’est donc dopés au limoncello que nous quittons l’Osteria et marchons à allure modérée vers la Casapound (à Rome, on fait facilement des dizaines de kilomètres à pied : il est donc recommandé de ménager ses forces…). Auparavant, nous avons rencontré Gianluca Iannone, principal fondateur et animateur de CPI (CasaPound Italia) : chanteur de rock et également « dottore », ce personnage emblématique de la Droite radicale italienne, connu dans toute l’Europe nous salue chaleureusement, en français. L’homme, solidement bâti, avec le crâne rasé et une barbe à la Soljenitsyne, est impressionnant de calme et de force tranquille. Il est accompagné de sa jeune femme, une brune ravissante, et d’un camarade blond à cheveux courts, qui nous paraît être l’un des intrépides militants du Blocco studentesco qui avaient courageusement fait face à une horde communiste, piazza Navona, le 29 octobre 2008 (cf. la vidéo que nous avions diffusée en fin de notre article du 8 janvier 2003). Et cet intrépide camarade est également fort bien élevé, qui nous salue d’un impeccable « Piacere » !
Nous sommes maintenant devant la lourde porte de la Casapound. Impossible de se tromper : une énorme inscription en caractères romains traditionnels, « CASAPOVND », est gravée au-dessus de la porte, elle-même surmontée du drapeau rouge de CPI, frappé d’un cercle contenant une tortue stylisée, symbole à la fois de ce droit à la « casa » pour lequel CasaPound Italia mène son action sociale, mais aussi de l’une des techniques, très particulière, des légions romaines au combat. Extérieurement, le siège de la Casapound est un solide bâtiment d’au moins cinq étages, datant probablement de l’époque mussolinienne, lui aussi, car le régime fasciste a énormément construit et laissé ainsi derrière lui des traces profondes, lesquelles montrent au peuple italien et, au-delà, à l’ensemble des peuples européens, qu’une renaissance est toujours possible, dès lors qu’est retrouvé l’esprit qui a présidé aux magnifiques réalisations du « Ventennio ».
Et cet esprit, il souffle avec force à l’intérieur de la Casapound, où nous sommes admis après avoir été identifiés à la suite d’un bref coup de sonnette. La première chose qui frappe, en effet, est le mur du couloir d’entrée, littéralement recouvert des noms, en vastes caractères, de toutes les personnalités auxquelles se réfère la Casapound. On y trouve Mussolini et Ezra Pound, bien sûr, ou encore D’Annunzio, Marinetti, Gentile ou Evola. Un Français est également heureux de trouver aussi les noms de Brasillach, Drieu La Rochelle ou encore Saint-Exupéry, si nos souvenirs sont bons. Mais il est impossible de citer ici tous les noms de ce véritable mur des célébrités italiennes et européennes. Facétieux, Gabriele nous dit qu’il y a ici 88 noms, ce que nous n’avons pas pu vérifier…
LA CASAPOUND, LIEU DE LOGEMENT SOCIAL ET DE DÉBAT POLITIQUE
Au bout de ce couloir d’entrée se trouve un ascenseur, dont l’accès est entouré de…poussettes d’enfants ! Car la Casapound est d’abord et avant tout un squat où sont logées des familles italiennes en difficulté, à commencer, bien sûr, par des familles fascistes. Quel a été le raisonnement juridique de nos camarades lorsqu’ils ont mis sur pied cette magnifique réalisation sociale qu’est la Casapound ? Nous n’avons pas eu le loisir d’en débattre avec eux, mais nous sommes prêts à parier qu’il a été à peu près le suivant : la loi italienne garantit le droit au logement des citoyens italiens ; or, les pouvoirs publics sont, dans la réalité, totalement incapables de faire appliquer ce droit ; devant cette situation inadmissible, les militants de la Casapound ont décidé de squatter des immeubles publics inoccupés et d’y loger des familles italiennes. Celles-ci sont légalement propriétaires de ces immeubles, puisqu’il s’agit d’immeubles publics appartenant, par conséquent, au peuple italien : les y loger revient donc tout simplement à reconnaître et à appliquer leur droit de propriétaires légitimes.
Après un bref passage au sous-sol où se trouve un studio d’enregistrement très bien équipé, paraît-il, mais malheureusement fermé, nous montons dans les étages et allons saluer les camarades de Radio Bandera Nera, radio libre connue de toute la droite radicale européenne et dont le studio est installé à l’un des étages de la Casapound. Nous continuons à monter et arrivons dans une vaste salle de réunion, capable d’accueillir une centaine de personnes ; nous prenons quelques photos en notant que ladite salle est recouverte d’un élégant papier peint dont le motif n’est autre que la tortue stylisée de CPI. Et puis nous arrivons enfin sur le toit-terrasse de l’immeuble, baigné de soleil, où flottent fièrement deux bannières : celle de la Casapound, bien sûr, et, également, celle du Blocco studentesco, noire frappée d’un éclair blanc. La vue sur Rome est magnifique et, après une nouvelle séance de photos, nous restons un long moment à discuter en admirant le paysage.
Et puis vient la descente. Nous nous intéressons aux décorations murales et remarquons qu’il y a une véritable exposition de photos consacrée aux militantes du SAF (Servizio Ausiliario Femminile), la grande et héroïque organisation féminine de la République sociale italienne. Un peu plus bas, une autre exposition, consacrée cette fois, bien logiquement, à Ezra Pound, l’immense poète américain, l’auteur immortel des « Cantos », qui avait rejoint le combat fasciste par haine du capitalisme et de l’usure, et dont la lutte exemplaire au service des peuples contre l’exploitation est aujourd’hui reprise par ces militants italiens qui ont décidé de placer leur réalisation sociale la plus accomplie, la Casa Pound, sous le patronage de ce noble et emblématique personnage. Et bien d’autres photos peuvent attirer l’attention du visiteur, qu’il ne nous est pas possible de toutes présenter ici.
A l’occasion de notre retour vers les étages inférieurs, nous croisons un jeune militant barbu, qui nous salue chaleureusement. Gabriele nous signale qu’il s’agit du responsable du Blocco studentesco, le syndicat des étudiants fascistes, qui est l’organisation étudiante la plus importante de Rome ! Nous croisons également un Français, habitué des lieux. Il y en aura d’ailleurs beaucoup d’autres, dont la présence ici s’explique par cet hommage à Dominique Venner que la Casapound organise le lendemain. Mais revenons à ce premier Français, que nous venons de saluer. Il revient de Kiev et nous engageons la discussion à propos des événements d’Ukraine. Ce camarade, très proche de Praviy Sektor, pour qui nous avons une certaine sympathie, est également assez hostile à la Russie, ce qui n’est pas vraiment notre cas, comme le savent nos lecteurs les plus fidèles et les plus attentifs. Nous lui faisons donc part de nos réserves en ce qui concerne la Russie, tout en admettant que, l’affaire ukrainienne donnant lieu à une avalanche de manipulations diverses et variées, il importe de faire preuve ici de la plus grande vigilance et d’être attentif à enregistrer tous les faits vérifiables avant de prendre position.
Celle de Gabriele, qui soutient à la fois Praviy Sektor et l’idée d’un accord de long terme avec la Russie, est peut-être, au fond, la plus intelligente, puisqu’elle ménage l’avenir tout en renvoyant les manipulateurs à leurs chères études de montages provocateurs. Quant à nous, nous n’en sommes guère éloignés, qui pensons que si, selon nos analyses, la Russie est la cible ultime des gnomes de Wall Street (cf., par exemple, la conclusion de notre commentaire du 10 mars 2012) et s’il y a lieu, dans ces conditions, de lui apporter un soutien raisonné (à condition, bien entendu, qu’elle reste sur une ligne générale correcte, ce qui n’est pas forcément évident ces derniers temps : c’est un point sur lequel nous aurons certainement l’occasion de revenir prochainement), il convient, dans le même temps, de souhaiter que Praviy Sektor puisse développer ses potentialités authentiquement nationalistes, au service de l’Ukraine et de l’Europe.
Tels sont les débats que l’on peut entendre dans les couloirs de la Casapound : c’est quand même d’un autre niveau que ce qui préoccupe le PS ou l’UMP !
ForumSi