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LE NOUVEAU YALTA VA-T-IL ENTERRER LE PROJET SOUTH STREAM ?

22 Novembre 2014 , Rédigé par forumsi Publié dans #Vive l'Europe impériale !

LE NOUVEAU YALTA VA-T-IL ENTERRER LE PROJET SOUTH STREAM ?

Extrait du site italien d’information en ligne NoReporter, le 17 novembre 2014 à 0 heure 38 (source Agence Europe) :

« SI CE N’EST PAS YALTA, QU’EST-CE QUE C’EST ?

« Au moins la preuve d’une grande incompétence…

« Gazprom a revu à la hausse, mi-octobre, les coûts des sections sous-marines et ‘’on shore’’ du gazoduc South Stream, les faisant passer respectivement à 14 et 9,5 milliards d’euros, contre 10 et 6 milliards d’euros dans l’évaluation antérieure. Le contraire d’une incitation…ou comment inviter l’Europe à s’approvisionner aux Etats-Unis ! »

Traduit de l’italien par ForumSi

Le commentaire de ForumSi :

LE NOUVEAU YALTA VA-T-IL ENTERRER LE PROJET SOUTH STREAM ?

Rappelons pour commencer que le South Stream est un projet de gazoduc paneuropéen (voir le tracé ci-dessus), qui devrait, dès 2015, relier la Russie à l’Europe occidentale, avec une capacité de 63 milliards de m3/an. Il s’agissait, à l’origine, d’un projet associant le géant russe Gazprom et le grand groupe italien d’hydrocarbures ENI. Notre EDF s’y est ensuite associée et est partie prenante dans le projet à hauteur de 20 %.

La révision des coûts des sections du gazoduc en fait passer le total de 16,0 G€ à 23,5 G€, soit une majoration de 7,5 G€, représentant une progression de + 46,9 %. Cette progression est tout bonnement monstrueuse et les camarades de NoReporter sont donc fondés à mentionner l’éventualité d’une grande incompétence, celle, ajouterions-nous, que l’on peut couramment relever dans d’autres projets de grande ampleur, comme, par exemple, l’EPR du groupe français AREVA, dont le budget initial ne cesse d’être majoré.

Mais on ne peut écarter d’autres hypothèses que celle de l’incompétence, et en particulier celle d’une incidence du nouveau Yalta (cf. notre commentaire du 3 novembre), qui viserait ici à repousser vers l’Ouest, non seulement les investisseurs non russes du South Stream, mais aussi ses clients potentiels. La progression de + 46,9 % des coûts va en effet fortement peser sur les prix de vente à la consommation, ce qui découragera ces clients, sauf à reculer le retour sur investissement, ce qui découragerait les investisseurs. Comme le note le communiqué publié par NoReporter, tout ceci viserait alors clairement à inciter l’Europe à se fournir aux Etats-Unis.

Si tel est le cas, on se trouve alors, effectivement, en face de l’un de ces montages typiques du système de Yalta, où l’Europe est totalement manipulée par les deux soi-disant “ennemis”. Que cela se fasse aussi au détriment de la vocation européenne de la Russie, c’est-à-dire au détriment des intérêts les plus fondamentaux de celle-ci, ne change rien à la situation : en se rapprochant d’Israël et en participant à la “congélation” de l’Europe souhaitée par les Etats-Unis, la Russie a fait un choix dont nous devons prendre acte, avec toutes les conséquences que cela implique, en attendant que le Kremlin prenne conscience de sa gigantesque erreur stratégique.

Mais au fait, qu’a obtenu la Russie en contrepartie de ce qui ressemble fort à un sabotage délibéré du projet South Stream ? Les mains libres dans l’est de l’Ukraine ? Il serait grand temps, décidément, que l’Europe reprenne son destin en main, au lieu de persister à le confier à ceux qui, à New York et à Washington, veulent la confiner dans le rôle d’un nain politique !

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