APRÈS LA TRAGÉDIE DE PUISSEGIN : LA LOI MACRON EN QUESTION ?

Le drame qui s’est produit ce matin à Puisseguin, en Gironde, où 42 personnes ont trouvé la mort lors d’une collision entre un camion de transport de bois circulant à vide et un car transportant des retraités en route pour une randonnée, appelle de nombreuses remarques. Par exemple que, contrairement à ce que l’on nous serine régulièrement, la vitesse n’est certes pas la seule cause de la dangerosité des déplacements sur route. C’est ainsi que l’on ne peut qu’être frappé, lorsque l’on prend de petites routes de campagne, de la largeur excessive des véhicules lourds, les cars en particulier -rentabilité oblige- qui y circulent, lesquels, en plus, négligent très souvent de tenir leur droite (il y a quelques années, en Grande-Bretagne, les routes étaient bordées d’obsédants panneau “Keep left !” : pourquoi ne pas s’inspirer de cet exemple en France ?). Ce qui est clair, en tout cas, c’est qu’il y a beaucoup trop de poids lourds (pilotés par gens fatigués et énervés) et de cars sur nos routes et que cela les rend plus dangereuses encore.

Et c’est dans ce contexte que le petit Macron nous a pondu, il y a peu, une loi dont l’un des éléments les plus “importants” -s’il peut y avoir quelque chose d’important dans ce ridicule inventaire à la Prévert qu’est la loi Macron- est le développement, par la remise en cause des procédures d’attribution, des transports par car (cf. notre article du 23 février dernier).

La tragédie de Puisseguin ne doit-elle pas, tout au contraire, amener à penser que, pour la sécurité des Français, il faut au privilégier le transport ferroviaire -fruit du travail et de l’investissement de générations de Français depuis la Révolution industrielle- et restreindre la circulation de cars et de poids lourds sur nos routes. Cela suppose évidemment que le réseau ferré et le matériel roulant soient correctement entretenus, ce qui devrait quand même être à notre portée, dès lors que, l’un dans l’autre, on n’en confie plus la responsabilité à un quelconque Pepy et que l’on peut à nouveau s’appuyer sur une organisation claire et efficace. Mais ce n’est pas du tout le chemin que prennent les profiteurs de fromages républicains qui prétendent nous gouverner. Il y a une vingtaine d’années, le communiste Gayssot, alors ministre des Transports, avait annoncé la création d’un groupe de travail chargé de promouvoir le ferroutage. Les conclusions de ce groupe de travail n’ont jamais été publiées, ce qui prouve qu’il s’agissait, comme d’habitude, d’une pitrerie républicaine ! Combien faudra-t-il encore milliers de morts à la République pour que l’on s’engage enfin sérieusement dans la voie de la nécessaire réforme de nos transports ?

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