APRÈS L’ÉLECTION AMÉRICAINE : SI LA PIRE A ÉTÉ ÉVITÉE, DOIT-ON, POUR AUTANT, SOMBRER DANS LA TRUMPOMANIE ?

De nombreux camarades font montre d'un enthousiasme probablement excessif à l'égard de Trump. Il est vrai que sa victoire est une défaite du politiquement correct et qu'il est plaisant de voir les mines toujours aussi décontenancées de ceux qui avaient tenu pour certaine la victoire de la Clinton. Mais il est également vrai que, si Trump était effectivement moins mauvais que la Clinton, il reste quand même mauvais, dans son incarnation d'un capitalisme clinquant à l'américaine dont nous n'avons quand même pas grand-chose à attendre. Ou plutôt dont nous ne pouvons attendre qu'un minimum, soit, en l'état actuel et sur la base de ce que nous connaissons de son programme, un moindre interventionnisme américain dans la politique mondiale et un peu plus de compréhension vis-à-vis d'Assad. C'est mieux que rien, mais, pour le reste, en quoi Trump devrait-il être meilleur que la Clinton ? Il faut, par conséquent, se garder de tout enthousiasme excessif et juger Trump sur ce qu'il fera, et non sur ce qu'on imagine qu'il pourrait faire.

Un test important sera, par exemple, ce qu'il fera effectivement en ce qui concerne la question palestinienne, qui est LA question centrale de la politique internationale parce que, depuis 1917, un peuple qui fut libre est livré au bon vouloir d'une idéologie totalement folle, idéologie qui dispose, depuis l'après-guerre, d'un Etat qui se permet tout, véritable Etat-pirate auquel aucune remarque sérieuse n'est jamais faite par les grands de ce monde. On sait que les colons obscurantistes attendaient avec impatience l'élection de Trump pour se lancer dans la création de nouvelles colonies au détriment du peuple palestinien. Or, dans son bulletin du 16 à 19 heures 45, Arte annonçait que les proches de Trump leur avaient demandé de "se calmer". Est-ce un bon signe ? On verra bien, de même que l'on verra bien si la nomination de Bannon à un poste de proche conseiller est ou non une bonne chose. Il faudra juger Trump et ses collaborateurs sur leurs actes, répétons-le. Et il faudra aussi, avant toute chose, que l'Europe mette à profit le bouleversement en cours aux Etats-Unis pour se remettre en cause, en commençant par lancer très vite le chantier d'une véritable défense européenne, Trump ayant clairement annoncé que la défense des autres au travers de l'OTAN n'était pas son principal souci. La question de la défense européenne doit donc être traitée et résolue en priorité : est-ce trop demander ?

EUROPE, RÉVEILLE-TOI ET CESSE DE TOUT ATTENDRE DU GRAND-FRÈRE AMÉRICAIN !          

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