18 MARS 1978-18 MARS 2018 : IL Y A 40 ANS, L’ASSASSINAT DE FRANÇOIS DUPRAT
Assassiné le 18 mars 1978 dans l’explosion de sa voiture, où sa femme fut grièvement blessée, François Duprat appartenait à cette génération de militants nationalistes dont les activités et l’influence se développèrent à l’occasion de la guerre d’Algérie.
Issu d’une famille de la gauche résistancialiste, dont il conserva une vive hostilité au capitalisme qui ne pouvait que plaire aux nationalistes authentiques, il incarna, mutatis mutandis, une évolution analogue à celle d’un Mussolini ou d’un Doriot, l’un et l’autre étant passé par la mouvance d’extrême gauche avant de fonder le Partito Nazionale Fascista pour le premier et le très fascisant Parti populaire français pour le second.
Très impliqué, malgré son jeune âge à l’époque, dans les événements de mai 1958, François Duprat milita à Jeune Nation, puis à la Fédération des étudiants nationalistes (FEN), cette dernière ayant survécu à la dissolution de Jeune Nation dans les dernières années de la guerre d’Algérie. La section de Paris de la FEN (plus connue sous le sigle de SPEN : Section de Paris des étudiants nationalistes) donna ensuite naissance au très dynamique mouvement Occident, où François Duprat fut extrêmement actif. Parallèlement, il menait une activité tout aussi intense de journaliste nationaliste (pensons en particulier à sa chronique hebdomadaire de Rivarol, intitulée « Nouvelles du front », où il faisait le point des dernières actions d’Occident) et d’historien (on rappellera quelques titres : L’Internationale révolutionnaire étudiante ; Les Journées de mai 68 ; Les Mouvements d’extrême droite en France depuis 1944 ; etc.).
D’OCCIDENT AU FRONT NATIONAL
Occident ayant été dissout après les événements de mai 1968, François Duprat participa alors à la fondation d’Ordre nouveau, où il joua un rôle important, en particulier -mais pas seulement, loin de là- sur le plan idéologique (collaborateur de la revue Défense de l’Occident, créée et animée par Maurice Bardèche, beau-frère de Robert Brasillach, il lança une Revue d’histoire du fascisme qui connut un vif succès dans les milieux nationalistes) puis, en 1972, à celle du Front national, créé à l’initiative des dirigeants d’Ordre nouveau qui avaient approché Jean-Marie Le Pen à cet effet.
Remarquablement intelligent (professeur d’histoire, il avait été, d’après nos renseignements, admissible à Normale Sup’, dont l’accès lui avait été refusé parce qu’on le soupçonnait d’avoir fait partie de l’OAS), extrêmement sympathique et chaleureux (son accent béarnais faisait la joie de tous ceux qui l’approchaient), François Duprat joua rapidement un rôle central auprès de Jean-Marie Le Pen (il y animait le courant « nationaliste-révolutionnaire », dont les idées étaient défendues par une petite publication très incisive, Les Cahiers européens), un rôle que l’attentat du 18 mars 1978, dont les auteurs ne sont toujours pas officiellement connus, vint tragiquement interrompre.
De nombreuses hypothèses ont circulé à leur sujet, souvent très farfelues ; on notera que l’attentat contre Duprat et son épouse, réalisé, semble-t-il à l’aide d’une bombe déclenchée à distance, était très « technique » et rappelle plus l’action de services secrets que celle de terroristes gauchistes, même si les seconds ont éventuellement servi d’exécutants aux premiers ; quant à savoir quels peuvent être les services secrets en cause, on rappellera, suivant en cela une orientation donnée par Le Pen, que François Duprat était un partisan inflexible de la cause palestinienne et qu’il avait manifesté un intérêt certain pour les travaux d’historiens révisionnistes. Quoiqu’il en soit, il reste que son assassinat fut une perte immense pour la cause nationale et nationaliste, et une immense souffrance pour ceux qui l’aimaient, et ils étaient très nombreux, qui, aujourd’hui encore, n’oublient pas :
FRANÇOIS DUPRAT ? PRÉSENT ! PRÉSENT ! PRÉSENT !
ForumSi
PS : ci-dessous la vidéo d'un entretien avec François Duprat, lors du congrès d'Ordre nouveau de juin 1972.