CONGRÈS DE LILLE : LE FN DEVIENDRAIT LE « RASSEMBLEMENT NATIONAL »…
Lors du congrès du Front national qui s’est tenu à Lille les 10 et 11 mars, Marine Le Pen a annoncé qu’elle proposerait aux adhérents de remplacer le nom du mouvement par celui de « Rassemblement national » (cf., par exemple, les informations de CNews du 11 mars à 22 heures 30).
« Rassemblement national » : pourquoi pas, après tout ? Le changement de nom était inutile, mais quitte à changer, autant en choisir un qui évoque quelque chose. Et là, on est servi ! Outre que cette appellation a déjà été utilisée par le Front à l’époque de Jean-Marie Le Pen, tout le monde, dans notre camp, a bien évidemment pensé au Rassemblement national populaire (RNP) de Marcel Déat, normalien et ex-leader du courant néo-socialiste dans les Années 30, après sa rupture avec la SFIO. Pendant la Dernière Guerre, son RNP fut l'un des partis les plus actifs du collaborationnisme parisien. Déat dirigeait également un journal, L'Œuvre, qui fut d'abord l'organe du courant néo-socialiste et où il publia son retentissant article « Mourir pour Dantzig ? », dans lequel il refusait, en 1939, de s'engager pour la Pologne.
D’autres camarades rappellent que, en 1953-1954, Me Jean-Louis Tixier-Vignancour fonda un parti, le Rassemblement national, dont programme comportait la lutte contre le système de la IVe République, l'établissement d'un État national fort, dont seraient exclus les « hommes trop récemment entrés dans la communauté nationale pour se permettre de la diriger », la défense de l'Empire et la construction d'une Europe des patries (manifeste du 31 mars 1954). Tixier y exerça la fonction de secrétaire général.
Ces références historiques montrent que, pour le couronnement d’une politique de « dédiabolisation », l’appellation « Rassemblement national » n’est peut-être pas la meilleure qui soit…Mais, encore une fois, ce n’est pas nous qui nous en plaindrons !
En ce qui concerne les aspects programmatiques, on retiendra que Marine Le Pen est restée fidèle, grosso-modo, à la ligne sociale-identitaire et dirigiste qui était déjà la sienne lors de la Présidentielle, avec un accent plus marqué sur la nécessité de lutter contre l’immigrationnisme de masse, ce qui est une bonne chose, et aussi un appel réitéré à une entente avec les autres partis de la droite d’opposition, dans le prolongement de ce qu’elle avait déjà amorcé avec Dupont-Aignan, lors de la Présidentielle également.
Il n’y a donc là rien de bien nouveau. Disons simplement que le maintien d’une ligne sociale-identitaire et dirigiste nous convient parfaitement, même si nous pensons qu’elle devrait être beaucoup plus radicale. De toute façon, on verra, à l’usage, ce que donnera ce RN qui doit prendre la suite du FN. Etant rappelé que, à la droite du FN-RN se lève, depuis quelques mois, une force nouvelle particulièrement dynamique, celle que représente la croissance exponentielle du Bastion social, mouvement nationaliste-révolutionnaire où le nombre de jeunes est en majorité écrasante, phénomène que l’on avait pas vu à ce point dans nos mouvements depuis longtemps, probablement depuis Ordre nouveau. Ce Bastion social représente l’avenir, à l’évidence, et sa seule présence devrait empêcher le futur RN de s’égarer trop loin de ses « fondamentaux »…
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