ITALIE : FAUTE DE CASAPOUND, ON MANGERA DE LA LEGA…

Les Législatives italiennes de mars dernier, on s’en souvient, n’ont pas permis à CasaPound d’avoir ces élus qui auraient représenté pour la dynamique organisation fasciste un moyen supplémentaire de peser sur la vie politique transalpine (cf. notre article du 5 mars). On sait, par ailleurs, qu’aucune des forces en présence n’avait atteint un niveau suffisant pour gouverner seule, et que des tractations avaient lieu depuis, en conséquence, pour aboutir à la formation d’un gouvernement de coalition.

Depuis les premiers jours de mai, les discussions les plus avancées dans ce domaine se sont déroulées entre Matteo Salvini (Lega) et Luigi Di Maio (M5S), qui ont rapidement laissé comprendre qu’ils souhaitaient effectivement s’entendre en vue de la formation d'une équipe gouvernementale. Il semble que leurs efforts aient finalement abouti, puisque, après qu’un accord sur un programme gouvernemental eut été annoncé il y a quelques jours, France info indiquait, le 20 mai à 19 heures, que tout était maintenant réglé et que la composition du nouveau gouvernement italien serait publiée le lundi 21 mai.

Ces discussions ont pu démarrer dès lors que Silvio Berlusconi, dont le parti (Forza Italia) est l'allié de la Lega, avait donné son feu vert, ce afin d'éviter une débâcle pour FI lors de nouvelles élections. Que faut-il penser d'un éventuel gouvernement Lega-M5S ? En ce qui concerne le M5S, nous avons en tête ce qu'en a dit Gabriele Adinolfi pendant sa dernière conférence parisienne, qui considère que le mouvement de Di Maio a quelque chose d'une « secte » faisant penser, à la limite, à certains groupements de bolcheviks. On peut être plus nuancé dans le cas de Salvini. Allié de Marine Le Pen au Parlement européen, celui-ci, qui avait la réputation d'être assez pro-sioniste (sujet central, s'il en est), a pris position contre les « frappes » américano-anglo-françaises en Syrie et soutient sans réserve le président Assad, ce qui est un bon point. En ce qui concerne l'Europe, il est partisan de réformer profondément le fonctionnement de l'UE, ainsi que celui de l'euro, ce qui va également dans le bon sens. Enfin, il semble que le M5S soit, tout comme la Lega, partisan d'en finir avec la politique criminelle d'accueil massif des « migrants ».

Avec un peu de chance, il va donc peut-être y avoir un grand coup d'air frais en Europe ; ça devrait secouer, et fort : allons-nous nous en plaindre ? « Faute de grives, on mange des merles », dit le proverbe ; eh bien, faute de CasaPound, on mangera de la Lega, en attendant mieux !

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