« OCCIDENT VAINCRA ! » : QUAND FRANCE 3 DIFFUSE LA MEILLEURE ÉMISSION SUR MAI-68…
Le 22 mars 1968, Xavier Langlade, dirigeant de la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR) de Nanterre, et un groupe de ses militants attaquaient une agence de l’American Express de Paris pour protester contre la politique US au Vietnam. Ils étaient finalement arrêtés et un collectif, le Mouvement du 22-Mars, était créé à la fac de Nanterre pour exiger leur « libération immédiate ». Il s'agissait-là de la première étape des événements de Mai-68, dans le déclenchement et le déroulement desquels le Mouvement du 22-Mars devait jouer un rôle central. Fils de préfet, paraît-il, et ancien élève d'un collège de jésuites où il avait connu nos camarades Michel et Bertrand de Saint-R., ultérieurement redoutables pugilistes d'Occident et de la Corpo de droit, Xavier Langlade, l'un des rares dirigeants non juifs de la JCR, était le type même du fils de bourgeois en révolte totale contre son milieu. Il avait, à notre avis, beaucoup plus un profil à rejoindre nos mouvements, plutôt que la JCR. Il est mort il y a quelques années à Cuba, où il s'était installé pour poursuivre son combat révolutionnaire et où il s'était marié avec une femme médecin. Lui au moins n'avait pas cherché à tirer parti du Système comme un vulgaire Cohn-Bendit !
Mais, dira-t-on, comment se fait-il que cet événement, somme toute relativement mineur, ait pu se traduire par des conséquences aussi lourdes que les événements de Mai ? Voilà une question à laquelle aucun des documentaires du « cinquantenaire » ne répond. Aucun, sauf celui qu’a présenté France 3 le 23 mai, consacré aux « soixante-huitards de droite », probablement la meilleure émission sur Mai-68 qu’il nous ait été donné de voir. La meilleure, parce que, justement, elle décrivait assez bien par quels mécanismes l'antagonisme violent entre les gauchistes et l'extrême droite, Occident en particulier, sur fond de guerre du Vietnam, avait entraîné la naissance et le développement du mouvement de Mai. C’est là, en effet, que se trouve l’explication centrale, et pas ailleurs : s’il n’y avait pas eu ce climat de violence et de mobilisation permanente, jamais l’arrestation de Langlade et de ses militants n’eût provoqué de telles conséquences. Et quand on a vécu cette période, on se dit que, pour la première fois, on a eu le sentiment de revivre, au travers de l’émission de France 3, ce qu'était la réalité de l'époque. Les camarades interrogés passaient bien, avec une palme pour Alain Robert, qui, comme d'habitude, avait de la hauteur et du jugement par rapport aux événements et à ce qu'on pouvait en dire aujourd'hui. Il a été un chef génial, même pour ceux qui n'étaient pas des militants du premier cercle : il avait tout pour mener notre camp à la réussite, mais il n'en avait pas conscience, raison pour laquelle il est allé chercher Jean-Marie Le Pen pour fonder le Front national (avec lequel il s'est ensuite brouillé). Et c'est également Alain Robert qui a offert la meilleure conclusion ; lorsqu'on lui a demandé ce qui restait de cette époque, il a en effet répondu : « des amis fidèles ». C'est magnifique et fait penser à la formule de Brasillach : « Il nous reste le drapeau noir et les copains ». Et c’est avec le drapeau noir et les copains que nous reconstruirons la France et l’Europe !
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