ITALIE : DU COUP DE FORCE PRÉSIDENTIEL AU RETOUR DE GIUSEPPE CONTE…
Dans notre article du 20 mai, nous annoncions que le gouvernement de coalition Lega-M5S formé par Giuseppe Conte allait peut-être apporter un grand coup d’air frais à une Europe qui en a le plus grand besoin. Et puis, le 27 mai, on apprenait que Conte renonçait à former le gouvernement, le président Mattarella refusant le ministre de l’économie proposé par la coalition, Paolo Savona, sous le prétexte qu’il était eurosceptique (cf. le premier article ci-dessous). Après ce coup de force présidentiel, on s’acheminait donc vers de nouvelles élections, aucune autre configuration partisane que la coalition Lega-M5S n’étant capable de recevoir la confiance des parlementaires. Et puis, le 31 mai, se produisait un nouveau coup de théâtre, la coalition ayant présenté à Mattarella une nouvelle liste gouvernementale qui, cette fois-ci, recevait l’aval du Président (cf. le second article ci-dessous). En définitive, un nouveau gouvernement italien a donc pu être formé, qui a prêté serment le 1er juin, avec Conte comme président du Conseil, assisté de Matteo Salvini (Lega) et de Luigi Di Maio (M5S) comme vice-présidents.
Comment faut-il analyser ces divers rebondissements ? Nous avons obtenu l’éclairage de notre camarade Gabriele Adinolfi, que nous résumons ci-dessous :
C’est une partie d'échecs très complexe qui débute entre la Lega et le M5S. Salvini, dont le programme comporte des aspects très positifs (lutte contre l’invasion migratoire, opposition aux « frappes » anti-Assad, défense de l’accord sur le nucléaire iranien) souhaitait aller aux élections, dont il attendait des résultats « stratosphériques ». D'où son appui à Savona, qui a déclenché le refus de Mattarella et l'idée que l'on allait effectivement vers de nouvelles élections. Mais les Américains se sont mis en travers, car ils se méfient de Salvini : ils ont donc fait pression (sur les banques italiennes, tout en menaçant l’Italie d'une baisse de sa note souveraine), d'où la solution à laquelle on est finalement arrivé avec le nouveau gouvernement Conte. Fort heureusement, la Lega, y détient des portefeuilles très importants (l'Intérieur pour Salvini, mais il y en a d'autres…) et l'on peut donc attendre que, grâce à la Lega, le nouveau gouvernement italien fasse effectivement souffler ce grand coup d'air frais sur l'Union européenne que nous espérions. Une question reste toutefois posée : pourquoi Mattarella a-t-il refusé la première proposition de gouvernement, alors qu'il savait que cela entraînerait de nouvelles élections, triomphales pour la Lega ?
Quoiqu’il en soit, ce qui est important, c’est que ça va probablement secouer fort assez vite : nous ne nous en plaindrons pas, car il n’y a rien de plus sain !
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