CORONAVIRUS COVID-19 : MACRON, LA MERKEL ET 500 MILLIARDS D’EUROS
Macron et la Merkel ont présenté, le lundi 18 mai, les grandes lignes d’un plan pour répondre aux dommages causés par la crise due au CoVid-19. L’éditorial du Monde daté du 20 mai contient à ce sujet le commentaire suivant :
« Face à une pandémie qui a touché inégalement le continent, il fallait inventer un mécanisme de solidarité. Berlin et Paris proposent que la Commission, autrement dit les vingt-sept pays conjointement, emprunte 500 milliards d’euros sur les marchés.
Ces fonds abonderaient le budget européen et seraient distribués selon la sévérité des dommages occasionnés par la crise. Cet emprunt serait remboursé non pas individuellement par les Etats, mais par l’UE. »
Visiblement, les 500 milliards dont il s’agit ici s’ajouteront à une somme du même montant déjà annoncée le 10 avril par les ministres des Finances de l’Union européenne pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie (cf. notre article du 13 avril). Si la Merkel et Macron arrivent à convaincre les 25 autres pays membres, ce qui n’est pas encore gagné, de soutenir la seconde tranche de 500 milliards, ce sont donc 1 000 milliards d’euros qui seront mobilisables pour redresser, dans un premier temps, les économies européennes.
POTENTIELLEMENT, UN PAS IMPORTANT DANS LA BONNE DIRECTION
1 000 milliards d’euros, ce n’est pas rien et, au-delà du redressement, il faut souhaiter que cette masse financière serve à entraîner ces économies sur la voie d’un développement au service d’une Europe plus puissante et plus indépendante. En sera-t-il ainsi ? Ce n’est pas évident, compte tenu de la forte empreinte mondialiste de ceux qui sont encore à la tête de l’Union, mais, d’un autre côté, il faut avoir en tête que la crise du CoVid-19 et les profonds bouleversements qu’elle a entraînés peuvent avoir pour conséquence de modifier le comportement habituel de ces gens-là, éventuellement à leur corps défendant.
Et c’est probablement à son corps défendant que la Merkel a rompu avec ce qui était jusqu’ici la position traditionnelle de l’Allemagne de refus de la mutualisation des dettes. La proposition qu’elle a présentée de concert avec Macron stipule en effet que, comme le souligne Le Monde, « cet emprunt serait remboursé non pas individuellement par les Etats, mais par l’UE ». Ce qui signifie que l’ensemble des Etats de l’Union européenne participerait, mécaniquement, à son remboursement, et non les seuls bénéficiaires.
En d’autres termes, si les choses se passaient ainsi, on serait effectivement dans une situation de mutualisation des dettes, où ceux qui ont été relativement épargnés par la crise financeraient un effort de solidarité en faveur des autres. Si les choses se passaient ainsi, on assisterait donc à la naissance d’une véritable solidarité européenne, c’est-à-dire à la naissance d’une Europe RÉELLE, qui serait autre chose qu’un simple marché. Comment ne pas s’en réjouir, puisqu’une telle solidarité entre les peuples européens serait, à l’évidence, un pas important en direction de cette Europe impériale que nous appelons de nos vœux ?
ForumSi