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« BELLA CIAO » À ATHÈNES : LES VRAIS RESPONSABLES DE LA CRISE GRECQUE SONT À WALL STREET !

31 Janvier 2015 , Rédigé par forumsi Publié dans #Vive l'Europe impériale !

« BELLA CIAO » À ATHÈNES : LES VRAIS RESPONSABLES DE LA CRISE GRECQUE SONT À WALL STREET !

La victoire de Syriza et le beau score d’Aube dorée, lequel eût assurément été bien meilleur sans la persécution incapacitante qui s’abat actuellement sur ce mouvement et ses dirigeants, traduisent l’exaspération du peuple grec -qui s’illusionne assurément en ce qui concerne les résultats à attendre de Tsipras et de son équipe (car il n’y a rien à attendre de gens qui fêtent leur victoire en entonnant “Bella ciao” !)- devant l’insupportable politique d’appauvrissement systématique qu’il subit depuis plusieurs années déjà.

Pour avoir une idée de ce qu’est cette politique, on rappellera, par exemple, que les mesures qui avaient provoqué les émeutes de début février 2012 pouvaient être résumées comme suit : baisse des dépenses de santé, baisse de 22 % du salaire minimal, baisse de certaines retraites et baisse de 40 % des salaires de plusieurs milliers de fonctionnaires. Il s’agissait là de mesures imposées par la “troïka” (BCE, FMI et Commission européenne) et votées par...les députés grecs ! Depuis, les choses ne se sont pas arrangées, cette politique ayant été continuée sans mollir, et de nombreux Grecs se sont enfoncés dans la pauvreté, n’arrivant même plus, par exemple, à accéder aux soins les plus élémentaires : on comprend qu’ils aient sanctionné leurs députés comme ils viennent de le faire !

La politique qui a ainsi été imposée à la Grèce n’est finalement rien d’autre qu’un ensemble de mesures d’étranglement qui ont précipité sa descente dans l’enfer de la récession et de la misère. Car ces mesures, qui devaient redresser, paraît-il, la situation du pays, ont totalement échoué. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elles ne s’attaquaient nullement à la cause principale de la situation grecque, une cause qui, selon de nombreuses études publiées, en particulier au plus fort de la crise dite des “dettes souveraines”, il y a trois ans (cf. les analyses et commentaires que nous avons publiées sous la rubrique “Quand Wall Street attaque l’euro...”), est représentée par la quasii-inexistence, en Grèce, d’un système fiscal digne de ce nom.

Si la Grèce s’est autant endettée, en effet, endettement qui est la cause des maux dont elle souffre actuellement, avec les mesures de régression économico-sociale imposées par la Troïka et les conséquences politiques que l’on peut voir aujourd’hui, c’est principalement parce que ses impôts ne rentrent pas comme ils le devraient et que, dans ces conditions, la seule solution pour financer les services de l’Etat, c’est de s’appuyer sur la dette.

Ce constat, on pouvait déjà le faire il y a trois ans. Comment se fait-il donc que, pendant au moins trois ans, au lieu de demander au gouvernement grec de s’engager dans la construction d’un système fiscal efficace, en contrepartie de l’aide qui lui était accordée, la Troïka ait imposé -et semble continuer d’exiger- des mesures qui ne pouvaient qu’accroître encore la dépression du peuple et de l’économie grecs ? Ce qui est ici en cause, est-ce l’incompétence ou la volonté -mais à quelles fins inavouables ?- de donner à l’Europe, au travers de la Commission et de la BCE, le visage d’une mère indigne, indifférente au sort de ses enfants ? Et comment n’a-t-on pas vu cette vérité évidente que, pour rembourser une dette, il faut en avoir les moyens, des moyens qui ne peuvent naître de l’appauvrissement du débiteur, mais bien plutôt de l’enrichissement engendré par la croissance de son économie ?

POUR SORTIR LES GRECS ET LES AUTRES EUROPÉENS DE LA CRISE, IL FAUT DES SOLUTIONS RADICALES !

En répondant à côté de la question en ce qui concerne la Grèce, en privilégiant, selon son habitude, des mesures de récession, l’Europe a joué une fois encore contre elle-même. Et ce alors que des solutions existent -dont la radicalité garantit l’efficacité- qui, au-delà de la question fiscale grecque, pourraient répondre aux problèmes de l’Europe tout entière, solutions que nous avions développées dans notre commentaire du 8 décembre 2011 et dont nous nous contenterons de rappeler ici qu’elles s’articulent autour des deux éléments principaux présentés ci-dessous, avant de souligner quelles sont les responsabilités particulières de Wall Street dans le cas spécifique de la crise grecque :

1-Il faut dénoncer partiellement la dette européenne

Pour qui se donne la peine d’analyser un peu les mécanisme de la crise des dettes souveraines, il est parfaitement clair que tout a commencé avec celle des subprimes, dont l’impact peut être évalué à 4 000 milliards de dollars (cf. notre commentaire du 20 octobre 2011), et dont la diffusion, sous forme de créances titrisées très largement douteuses, a provoqué une crise financière, suivie d’une crise économique ayant obligé de nombreux Etats européens à mettre en oeuvre des plans de relance dont le financement a alourdi leur dette. L’Europe est donc très légitimement fondée à demander réparation du préjudice subi, tant au titre des subprimes que du financement des plans de relance. Il doit être parfaitement possible de calculer les montants en cause et de les déduire des sommes dues aux banques américaines au titre de la dette : voilà une « dénonciation partielle » de celle-ci qui la ramènerait peut-être à des niveaux acceptables et permettrait de libérer une masse de manœuvre financière affectable au financement de la relance plutôt qu’au remboursement d’une fraction indue de la dette.

2-Il faur rendre la dette européenne aux peuples européens

Si l’on parvient à mettre en œuvre un tel mécanisme, il conviendra bien entendu de le sécuriser et de se garantir contre le retour d’une crise des dettes souveraines en interdisant que les bons du trésor et autres valeurs d’Etat européennes soient achetés par d’autres investisseurs que des acheteurs européens, lesquels ne s’amuseront pas, a priori, à spéculer contre leur propre monnaie en fragilisant celle-ci par une manipulation des taux d’intérêt relatifs à la dette des Etats. Un tel dispositif d’européanisation de cette dette contribuera, lui aussi, à financer de façon saine le nécessaire processus européen de relance par la réindustrialisation et la relocalisation, un processus qu’il conviendra bien évidemment de garantir par l’indispensable taxation des produits en provenance de pays laissant glisser leur monnaie ou affichant un différentiel notable de prix de revient avec ceux de nos productions.

3-Il faut souligner les responsabilités de Wall Street dans le cas de la crise grecque

On a rappelé plus haut comment la crise des subprimes, directement issue des malversations de la haute finance américaine basée à Wall Street avait entraîné une crise financière, économique et sociale dont l’Europe n’est toujours pas sortie. Au-delà de son problème fiscal spécifique, la Grèce en a évidemment soufert comme les autres pays européens et est à ce titre, tout comme le reste de l’Europe, une victime des gnomes de Wall Street. Mais dans son cas particulier, les choses ne se sont pas arrêtées là. On rappellera en effet que c’est l’un des plus beaux (si l’on peut dire) fleurons de la finance new yorkaise, Goldman Sachs, qui a conseillé à la Grèce de maquiller ses comptes publics pour entrer dans la zone euro, confectionnant ainsi le détonateur de la crise des dettes souveraines, où le cas de la Grèce a joué, et joue toujours, un rôle central. En agissant ainsi, Goldman Sachs a mené une action de subversion contre les intérêts européens, dont l’objectif ultime était (mais doit-on en parler au passé ?) de détruire l’euro et de rétablir la toute puissance du dollar.

Il serait conforme à la plus élémentaire justice de faire payer à Goldman Sachs et aux autres gnomes de Wall Street le prix de leurs malversations contre l’Europe en général et la Grèce en particulier : pour commencer par le commencement, qu’attendent donc nos gouvernants pour interdire à Goldman Sachs d’exercer ses (funestes) activités en Europe ?.

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